15 juin 2011
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La question de savoir si la femme musulmane doit se couvrir les pieds fait l'objet d'opinions divergentes parmi les savants musulmans



En revanche, elle doit recouvrir ses pieds (tout comme son visage et ses mains) lorsqu'elle se trouve en présence d'hommes autres que son mari et ses proches parents.
En fait, cette question de savoir si la femme musulmane doit se couvrir les pieds repose sur la question de savoir si, dans le verset coranique "Qu'elles ne montrent de leurs parures que ce qui en paraît" (24/30), les termes "ce qui en paraît" incluent les pieds en plus du visage et des mains, ou pas.
Or, il y a certes le Hadîth rapporté par Abû Dâoûd, où le Prophète a dit à Asmâ' bint Abî Bakr qu'une femme pubère ne devait [devant des hommes qui ne sont ni son mari ni ses proches parents] ne laisser apparaître que son visage et ses mains.
Cependant, la chaîne de transmission en est faible (mursal).
Or, il y a certes le Hadîth rapporté par Abû Dâoûd, où le Prophète a dit à Asmâ' bint Abî Bakr qu'une femme pubère ne devait [devant des hommes qui ne sont ni son mari ni ses proches parents] ne laisser apparaître que son visage et ses mains.
Cependant, la chaîne de transmission en est faible (mursal).

Ceci fait que les savants ont développé des argumentations différentes à ce sujet

De plus, il y a un Hadîth où le Prophète, ayant interdit de laisser traîner ses vêtements sur le sol, Umm Salama lui demande comment les femmes devront faire, et il lui répond :
"Elles laisseront leur vêtement être un empan [plus long que celui des hommes]. ; Mais leurs pieds seront alors découverts ! dit Umm Salama. Elles laisseront leur vêtement être une coudée [plus long], pas plus"
répond le Prophète (rapporté par At-Tirmidhî, n° 1415).
Tout ceci, affirment-ils, corroborent le Hadîth rapporté par Abû Dâoûd à propos de Asmâ', même si celui-ci possède une chaîne de transmission faible (mursal).

Quant au dialogue de Umm Salama avec le Prophète, voici comment l'explique Abû Chuqqa, qui partage ici l'avis de Abû Hanîfa : si, en apparence, il est dans ce dialogue question du fait que la femme doit couvrir ses pieds, il y est, à bien regarder, question du fait qu'elle doit veiller à ce que le bas de ses mollets ne se découvre pas.
En effet, les femmes, à l'époque, marchaient parfois pieds-nus ou chaussées de sandales portées sans chaussettes.
Et elles s'habillaient de longs vêtements (izâr).
Or, il ne fallait pas que, au moment de la marche ou d'une autre activité, ce long vêtement couvre leurs pieds, sinon elles s'y prendraient les pieds et tomberaient.
Elles avaient donc recours à une sorte de ceinture (nitâq) pour rehausser légèrement ce vêtement.
Cependant, il fallait bien que, au moment où elles étaient immobiles et debout, ce vêtement recouvre leurs pieds.
Au cas contraire, si quand elles étaient immobiles ce vêtement laissait apparaître leurs pieds, il laisserait apparaître le bas de leurs mollets quand elles marcheraient (puisqu'elles devaient le rehausser pour marcher).
En effet, comme nous l'avons vu, toutes les femmes ne portaient pas de chaussettes.
C'est pourquoi Umm Salama a dit qu'elles devaient se couvrir les pieds.
En effet, les femmes, à l'époque, marchaient parfois pieds-nus ou chaussées de sandales portées sans chaussettes.
Et elles s'habillaient de longs vêtements (izâr).
Or, il ne fallait pas que, au moment de la marche ou d'une autre activité, ce long vêtement couvre leurs pieds, sinon elles s'y prendraient les pieds et tomberaient.
Elles avaient donc recours à une sorte de ceinture (nitâq) pour rehausser légèrement ce vêtement.
Cependant, il fallait bien que, au moment où elles étaient immobiles et debout, ce vêtement recouvre leurs pieds.
Au cas contraire, si quand elles étaient immobiles ce vêtement laissait apparaître leurs pieds, il laisserait apparaître le bas de leurs mollets quand elles marcheraient (puisqu'elles devaient le rehausser pour marcher).
En effet, comme nous l'avons vu, toutes les femmes ne portaient pas de chaussettes.
C'est pourquoi Umm Salama a dit qu'elles devaient se couvrir les pieds.
Abû Chuqqa rappelle également qu'un dialogue voisin de celui de Umm Salama est rapporté, où quand le Prophète dit :
"Les femmes laisseront leur vêtement être un empan [plus long que celui des hommes]", Aïcha lui fait ceci comme remarque : "Mais leurs mollets seront alors découverts !". Et il répond : "Eh bien, une coudée [plus long]" (rapporté par Ibn Mâja, n° 2884)
Il est ici question des mollets et non des pieds.
Ash-Shawkânî et Abû Hayyân al-andalûsî, qui sont du même avis, en expliquent la justesse au niveau rationnel par le fait que l'exception présente dans le verset 24/30 concerne ce que la femme est amenée à laisser découvert à l'extérieur de chez elle : son visage parce qu'elle peut être amenée à témoigner... ses mains parce qu'elle a besoin de prendre des choses; enfin ses pieds parce qu'elle est amenée à marcher et que ses pieds demeurent alors découverts.

Par contre, pour le moment où elle se trouve en présence d'hommes qui ne sont ni son mari ni ses proches parents (mahârim), Ibn Taymiyya est d'avis qu'elle doit alors se couvrir visage, mains et pieds.
En fait, ce savant pense qu'il y a, en ce qui concerne la femme, deux "'awra" : une "'awra" pour la prière, une autre lors de la présence d'hommes.
Cependant, cet avis faisant apparaître deux "'awra" n'est pas celui d'autres savants tels que As-Sarakhsî, Al-Marghînânî, Al-Jassâs, At-Tabarî, Al-Baghawî, Al-qâdhî Ibn al-'Arabî, Ibn Rushd; Tous ces savants disent que ce que la femme doit revêtir ("'awra" pendant l'accomplissement de la prière (salât) ; même s'il n'y a alors personne ; est la même chose que ce qu'elle doit revêtir lorsqu'elle se trouve en présence d'hommes qui ne sont ni son mari ni ses proches parents (mahârim) (cf. Tahrîr ul-mar'a, tome 4).